Pour faire pousser une forêt, il faut planter des graines et laisser la nature réaliser sa propre évolution.
Et nous en avons planté dans des parcs d’Ile-de-France. Ce sont des actes artistiques symboliques qui visent à nourrir l’espace-temps pour le modifier. Ces graines viennent de récolte de coquilles, anciens habitats, maisons abandonnées. A l’image de certains crustacés qui les réutilisent pour leur donner une nouvelle vie, nous les transformons pour leur donner une nouvelle utilisation. Tels des ready made, les coquillages prennent une autre possibilité d’existence en se transformant en graines symboliques mixés avec l’art féminin et contemplatif/réflexif du crochet.
Nous envisageons ainsi l’action artistique comme une transformation dans le temps, pour germer, devenir arbre, devenir forêt, fleurir et donner des fruits dans un avenir proche. Le monde végétal nous enseigne une autre temporalité nécessaire à une transformation alchimique. Un autre vocabulaire, une autre grammaire et une autre langue se créent dans ce devenir plante.
Des temps de recherche en amont et dans l'attente de Danser la forêt à Mayotte, nous avons dansé dans les forêts d'Ile-de-France.
Nous nous sommes rendus au Bois de Vincennes et dans la Forêt de Bondy.
Au bois de Vincennes, nous nous sommes inspirés de la langue française pour, à la manière de la langue des oiseaux, expérimenter certains sens cachés et/ou certaines littéralités à travers la transposition et la présence du corps en rapport avec cet ensemble qui est la forêt.
"Je me suis planté!", "Je me suis attaché!" "Je fais l'autruche!" sont quelques exemples de l'ouverture et de l'apparition d'autres sens / images lorsque la langue parlée rencontre d'autres traductions et transpositions.
Performer: Biño Sauitzvy.
Plasticienne: Lika Guillemot.
Paris, 2019.
Texte: Biño Sauitzvy (Robinson Sawitzki)
https://www.ateliersmedicis.fr/journal/artiste/forets-d-ile-de-france-23061