freakshow

FREAKSHOW

Le Freakshow est un atelier/exposition/installation/performance conçu par le Collectif des Yeux à l’invitation de deux étudiantes aux Beaux Arts, ENSA Bourges, Marie Gaudou et Ophélie Soulier dans le cadre du projet Hall Noir qui intègre la programmation du festival Bandits-Mages à Bourges. Le Collectif des Yeux propose ainsi le Freakshow en donnant lieu à une création différente chaque jour selon l’optique du work in progress.


Le thème choisi tourne autour de la question de la monstruosité, du queer et du trans. Dans ce Freakshow, le corps est un hôte de parasites, qui comme notre langage, trouve sa construction dans un héritage. Dans une approche du laboratoire, il s’agit d’initier la création d’un langage commun et en parallèle d’expérimenter des formes et assemblages plastiques, des recherches performatives et audiovisuelles. Les concepts abordés de capture, d’observation et de reconstitution peuvent produire alors fantasmagories et vocabulaires nouveaux. L’espace du workshop  est ici une exposition mutante et éphémère à visiter mais surtout un espace vivant, habité par les participants. Un espace en mutation voué à montrer l’inachevé, l'en train de se faire.


Le visiteur est introduit dans le questionnement de chacun sur les limitations entre l’intérieur et l’extérieur, ce qui détermine le privé et le public, l’espace à soi autrement et l’espace de l’autre. Freakshow s’investit sur une construction de “foire aux monstres” ou de “zoo artistique”, qui tend à déconstruire les statuts du visiteur et de l’artiste, dans ce qu’ils tiennent respectivement du voyeur iconophage et de la bête de foire. Dire ou contredire l’humain et le non-humain permet aussi la narration / la projection / la fiction du considéré comme faux, impossible ou séparé du réel.


Équipé d’un plateau de tournage, le laboratoire a ainsi accueilli performances et projets filmiques : un zoo artistique à visiter.


L’exposition, renouvelée chaque jour, présente les films tournés et montés la veille dans un flux de travail constant formant ainsi une polyphonie de plus en plus dense.


Le Freakshow comptait avec des différentes performances créées chaque jour. C’est ainsi qu’est née la Vénus de Biño, une relecture et une réappropriation de la Vénus de Milo, d’Alexandros d’Antioche et de celle de Sandro Botticelli, dans La Naissance de Vénus, dans une performance où l’hôte qui recevait le public le guidait dans la soirée d’ouverture.


Dans la même optique est née L’Olympia de Biño, une relecture de l’Olympia, en donnant suite à la démarche des travaux déjà faits par Yasumasa Morimura et Katarzyna Kozyra. De la même manière que Leigh Bovery, qui s’est exposé dans une galerie à Londres, Biño Sauitzvy/L’Olympia de Biño a refait la même démarche de s’exposer lui-même en tant qu’oeuvre d’art pendant une journée entière.


Les autres créations/performances de Biño Sauitzvy pour le Freakshow sont : La Chandelle, qui rend hommage à la performance Chandelier du collectif Gelitin ; Greta Garbo dans son lit de mort, qui rend hommage à la photo de Peter Hujar, 1974, Candy Darling on her Deathbed – en soi un hommage de la transsexuelle et égérie d’Andy Wahol, Candy Darling, à Greta Garbo ; For Cindy, hommage à la démarche de travestissement de Cindy Sherman, ainsi qu’à l’utilisation des orifices de la bouche et de l’anus comme des « diffuseurs » de lumière et organes créatifs, effectuée par Ron Athey, Steven Cohen, Keith Boadwee, le collectif Gelitin, Robert Mapplethorpe, entre autres.


FREAKSHOW - Dans le cadre du Festival Bandits Mages, Bourges, 2014.


Texte: Biño Sauitzvy (Robinson Sawitzki)

https://www.theses.fr/2016PA080114